Le puits à pensées

Je suis morte de peur, c'est vrai.
Tranquillement, doucement, tu prendras ta place dans ma vie, et ce, même si je ne sais pas encore vraiment qui tu es. Je ne sais pas si tu es gentille, si tu aimes les enfants, si tu auras envie de le partager avec nous, si tu le temps tu le prendras pour nous connaître. Tout ce que je sais, c'est que tu seras là quand je ne le serai pas. Qu'un jour, peut-être devras-tu prendre mes enfants dans tes bras pour les consoler d'un cauchemar, leur faire à manger ou les amener à l'école. Peut-être qu'ils te feront toi aussi des dessins, des câlins et des bisous. Peut-être que tu devras les gronder, un peu comme je le fais moi-même. Peut-être qu'un jour, dans quelques années, mes fils auront un autre frère, une autre soeur, qui n'aura pas la même maman qu'eux. Je ne sais pas quelle place tu prendras dans leur vie, dans la mienne. Mais je sais combien elle sera importante.
Alors j'ai peur, je meurs de peur.
J'ai peur parce que je veux que toi et moi, on se comprenne, on s'écoute, on s'entende. Je veux que tu me respectes et que tu mérites tout mon respect, parce que ton rôle, il ne sera pas facile, et il s'agit de mes enfants. Je finirai par te les confier, et je veux sentir qu'avec toi, ils seront aussi bien qu'avec moi. Je veux que tu n'aies pas peur de m'appeler pour me parler d'eux, de toi, de n'importe quoi. Je veux qu'on soit amies. Je veux qu'on se fasse confiance.
Je veux que si tu entres dans nos vies, tu y restes le plus longtemps possible. Une relation comme la nôtre devra être solide. Je veux que mes fils sachent que nous sommes toutes les deux à leurs côtés et qu'ils ne se sentent jamais déchirés entre nous deux.
Je suis leur mère, et quand je ne serai pas là, ce sera toi qui le seras.
Je ne cacherai à personne que cela me fait peur.
Mais je savais que ça finirait par arriver, et je te suis reconnaissante de bien vouloir essayer.
Bienvenue dans nos vies ma belle.